mercredi 22 novembre 2006

KNX devient une norme internationale

Le protocole KNX est maintenant normalisé au niveau international, que ce soit sur bus de commande mais également ou sur d'autres modes de communication, comme le courant porteur, la les réseaux radio ou les réseaux Ethernet. Répondant déjà aux exigences des deux normes européennes CENELEC EN50090 et CEN EN 13321-1, le standard KNX pour la gestion technique de la maison et du bâtiment vient d’être reconnu norme internationale ISO/IEC 14543-3. Les fabricants qui s'obstinent dans la voie des produits propriétaires ne pourront plus dire que KNX est un protocole de club, illégitime et sans avenir. Ce n'est évidemment pas un protocole parfait et les produits KNX ne sont toujours pas proposés à des prix très raisonnables mais c'est pour les installateurs et leurs clients une voie vers l'interopérabilité, indispensable sur le long terme.

vendredi 2 juin 2006

Après Batimat et Interclima+Elec, il était intéressant de traverser la frontière pour voir où en sont nos voisins. Le salon européen de référence Light+building qui a eu lieu à Francfort en avril était l'occasion de situer notre marché de la domotique, encore confidentiel en France, par rapport au reste de l'Europe.
Après le choc provoqué par l'immensité des lieux, les 2000 exposants et le nombre gigantesque de visiteurs, la visite de Light+building a d'abord permis de constater les même tendances que sur les salons français cet hiver :
  • KNX est bien le standard que tous les acteurs intéressés par la domotique attendait. La preuve, plus de 50 fabricants présentaient à Francfort leurs nouveautés qui viennent s'ajouter à un catalogue virtuel de 7000 produits certifiés KNX.
  • L'offre reste néanmoins morcelée puisque au total plus de 175 exposants impliqués dans la domotique et l'immotique étaient présents. Cela s 'explique par le fait que KNX est peu présent dans le tertiaire, domaine largement dominé par BACNet et LON. Au final quand même, très peu de fabricants présentaient une offre entièrement propriétaire.
  • Le monde du numérique et de la communication oblige les fabricants à standardiser leurs produits et les associations de standardisation à proposer des passerelles à l'image de Konnex qui a annoncé la disponibilité de KNXnet pour dialoguer avec les applications Internet et d'une table de correspondance avec BACnet pour s'ouvrir au monde de l'immotique.
  • Les domaines de la domotique, de la communication et de l'audiovisuel continuent de converger très rapidement ce qui permet de simplifier la mise en œuvre des installations et de simplifier leur utilisation.
Au-delà de ces confirmations, le principal enseignement de l'édition 2006 du salon Light+building a été de constater la différence de maturité qui existe encore entre les marchés allemands, belges, suisses ou scandinaves et le nôtre. Nous en sommes encore à nous demander quand la domotique décollera vraiment alors que nos voisins, sans même parler de domotique, l'ont déjà complètement intégrée dans leurs installations. Ce retard n'est néanmoins pas inéluctable, à l'image de ce qui s'est passé dans le domaine de l'Internet haut débit dans lequel la France a rattrapé tous ses voisins en quelques années. On peut continuer l'analogie en constatant que comme France Telecom il y a dix ans, le marché électrique français reste dominé par quelques mastodontes peu agiles pour s'adapter aux changements. Nous disposons en effet avec Schneider Electric et Legrand de deux des plus importants constructeurs de matériel électrique au monde. Les groupes français Sonepar et Rexel sont eux les leaders mondiaux dans le domaine de la distribution. Ces grandes entreprises mettent évidemment plus de temps à réagir mais leur puissance commerciale et marketing devraient faire leur œuvre. Ainsi, quel clin d'œil, Schneider Electric a récemment annoncé l'acquisition de Merten, l'un des spécialistes allemands de la maison intelligente et promoteur emblématique du standard KNX.
A l'extrême, peu importe quel protocole va s'imposer. Le retard est tellement important et le marché tellement vaste qu'il y a de la place pour de nombreuses solutions. Les produits Niko, Delta Dore ou In-One de Legrand ne sont pas aussi ouverts que l'on voudrait mais ils répondent chacun à certains types de projets ou aux différents niveaux de formation des installateurs. Finalement, au-delà même du débat sur la standardisation, le réel concurrent de la maison communicante n'est-il pas l'installation électrique traditionnelle qui fait que la quasi-totalité des maisons ou appartements qui seront construits ou rénovés cette année en France seront encore équipés de prises en T et de va-et-vient d'un autre age ?

lundi 6 février 2006

Interclima+Elec 2006 : la déferlante KNX

L'un des principaux enseignements de l’édition 2006 du salon Interclima+Elec a été l’adoption par la plupart des fabricants d’un langage commun permettant l’interopérabilité de leurs produits. Il s’agit de Konnex (KNX) qui regroupe EIBbus, EHS et Batibus. C’est probablement l’un des derniers freins à la généralisation de la domotique qui est en train de disparaître.

Longtemps, l'installateur devait choisir la moins pire des solutions. Ou bien il utilisait tous les produits d’une même marque en prenant le risque à court terme de ne pas pouvoir répondre à tous les besoins de son client et à moyen terme d’aboutir à une impasse technologique. Ou bien il se lançait dans une intégration périlleuse de produits propriétaires sans aucune garantie de fiabilité ni de pérennité de son installation. Ce que l’on pressentait depuis quelques années s’est enfin confirmé sur Interclima+Elec 2006. De nombreux industriels ont en effet annoncé des gammes de produits compatibles avec le protocole KNX pour la gestion de l’éclairage, des automatismes, de la sécurité ou de l’interphonie aussi bien pour la construction neuve que pour la rénovation dans la mesure où les produits KNX peuvent communiquer sur un simple bus, en radio, sur IP ou par courant porteur. KNX constitue une réelle opportunité pour les installateurs électriciens mais plus globalement pour l’ensemble des professionnels du bâtiment puisque grâce à une centaine de fabricants il existe d’ores et déjà des chaudières, des moteurs de VMC, des écrans tactiles, des platines de bouton-poussoirs, des stations météo, des appareils électroménagers et audiovisuels au standard KNX. Il est donc aujourd’hui possible de mettre en œuvre des installations domotiques de façon cohérente en sélectionnant les meilleurs produits chez les différents fabricants à l’image de ce qui s’est passé ces dernières années dans le domaine de la VDI pour les applications multimédia.

Mais attention, il ne faut pas tomber dans l’euphorie car le salut passe par une évolution des mentalités de tous les acteurs du bâtiment.

  • Est-ce que les architectes sauront intégrer cette nouvelle dimension dans la conception de leurs projets ? En tout cas, il est évident que contrairement à la domotique du siècle dernier, il est aujourd’hui possible de répondre à leurs exigences en terme de simplicité d’utilisation, d’ergonomie et d’esthétisme des commandes.
  • Est-ce que les fabricants, contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne par exemple, n’essayeront pas de maintenir artificiellement un niveau de prix élevé, ce qui ne serait pas forcément fatal pour le marché tertiaire mais qui serait à coup sûr un frein énorme au développement de la domotique dans le résidentiel ? Les perspectives sont séduisantes mais l’édifice reste fragile car même si KNX semble avoir gagné une bataille au niveau européen, il est pris en tenaille entre les quelques protocoles propriétaires que certains fabricants continuent de promouvoir et les protocoles historiques comme LonWorks ou de nouveaux entrants comme Zigbee qui constituent de sérieux challengers.
  • Est-ce que les installateurs accepteront d’acquérir de nouvelles compétences ou de s’entourer de spécialistes ? Pour se rendre compte du décalage qui existe avec nos voisins européens, il suffit de comparer les ventes de licences ETS (le logiciel qui permet de paramétrer une installation complète en KNX) : 14.000 outre-Rhin par exemple contre seulement 200 en France à ce jour… La marge de progression est donc énorme.

Quoiqu’il en soit, on ne peut être que globalement optimiste quand on constate le consensus des industriels et des spécialistes en domotique au sujet des produits KNX. Ne perdons surtout pas de vue que c’est avant tout le particulier qui a tout à gagner à l’émergence d’un standard domotique.